10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 06:34


Depuis plus de soixante-dix ans une communauté de chrétiens orthodoxes d'origine française célèbre, au sein même de l'Eglise Orthodoxe Universelle et en vertu du principe de la diversité dans l'unité, une liturgie eucharistique de type occidental connue sous le nom de "Liturgie selon saint Germain de Paris". Cette liturgie fait revivre les usages vénérables de l'Eglise gallo-franque du Vème au VIIIème siècle, en accord avec les nombreux témoins écrits de cette époque dont le principal, l'Exposition de la Liturgie Gallicane ou Lettres de Saint Germain de Paris, a fourni le patronage éponyme. Ce texte, rédigé probablement avant 576, décrit la liturgie eucharistique telle qu'elle était célébrée en Gaule et dans la plus grande partie de l'Europe occidentale au VIème siècle et sans aucun doute déjà au siècle précédent. Ce rite représente, selon le mot de Maxime Kovalevsky, le fond initial de la piété européenne.

Bien que sa structure soit celle de toutes les liturgies chrétiennes anciennes cette messe se distingue à la fois de la messe romaine et des liturgies orientales (avec lesquelles elle a de nombreux traits communs) par certains caractères spécifiques : la référence répétée au Livre de l'Apocalypse 'en particulier aux hymnes qu'il contient), l'insistance sur la théologie eschatologique, la place des diptyques (liste des vivants et des défunts pour qui l'on offre le sacrifice), la persistance de la lecture prophétique (très tôt disparue dans les autres rites) et la variabilité des textes du propre.

Maxime Kovalevsky (1902-1988)

Pour élaborer en français les chants de la liturgie orthodoxe selon l'ancien rite des Gaules restauré, Maxime Kovalevsky (1903-1988) a utilisé la technique formulaire traditionnelle des anciens hymnographes. De ses recherches il avait déduit que, dans les grandes traditions chrétiennes, les compositions liturgiques sont toutes fondées sur les mêmes principes, et que leurs différences d'expression musicale sont dues en grande partie aux différences linguistiques. C'est donc à partir des tons ecclésiastiques grégoriens ou vieux russes qu'il a articulé les lignes mélodiques de ses compositions du cycle liturgique, construites en polyphonie a capella comme le veut la tradition orthodoxe.


Introduction

        L'Eglise orthodoxe transmet son enseignement à travers la splendeur de la liturgie, qui est le mémorial de l'œuvre du Christ et de l'Esprit Saint dans le monde, et récapitule toute l'économie du salut.

        L'assemblée eucharistique est le centre de la vie ecclésiale. La Divine Liturgie, célébration des Mystères, rassemble le Peuple de Dieu. "A cette action commune qu'est la liturgie, le fidèle n'est pas appelé à assister en spectateur passif, mais il est invité au contraire à y œuvrer activement, dans la plénitude de tout son être" (Maxime Kovalevsky - cf. : Publications ).


Liturgie selon Saint-Germain de Paris

        Au début de leur œuvre de restauration, les théologiens et les liturgistes de l'Eglise catholique orthodoxe de France furent confrontés au problème du rite. En effet, pour les orthodoxes d'Orient, le rite byzantin est le seul utilisé, bien qu'ils reconnaissent la légitimité d'autres rites. Pour les théologiens liturgistes de l'Eglise française, le rite se devait d'être occidental. de même que son calendrier liturgique (grégorien) qui mentionne les saints occidentaux ayant vécu avant le grand schisme, ainsi que les saints de l'Eglise orthodoxe universelle. Ils recherchèrent les traces du passé occidental de l'Eglise indivise, et y trouvèrent les éléments nécessaires. Maxime Kovalevsky, liturgiste et musicologue, entreprit une étude des principes d'élaboration des chants liturgiques chrétiens traditionnels - byzantin, slaves, grégorien - et mit en évidence leurs principes communs de composition qui ont pour base les mêmes considérations d'ordre spirituel. Le chant grégorien étant né du verbe latin, ses recherches l'amenèrent tout naturellement à reprendre les formules qu'il adapta, pour la liturgie et les offices, à la ligne mélodique et au rythme de la langue française elle-même issue du latin. La découverte au XVIIème siècle des Lettres de saint Germain de Paris (VIè siècle) et les travaux qui suivirent aux XVIIIème et XIXème siècles, furent une base de travail pour la restauration et la mise en valeur de l'ancien rite en usage dans l'Eglise des Gaules avant les réformes carolingiennes. Cette liturgie restaurée, dite "selon saint Germain de Paris", est célébrée depuis 1944 dans l'Eglise orthodoxe de France. Elle appartient à la fois au patrimoine de l'Eglise indivise et de l'Occident, et répond au principe de la catholicité orthodoxe : "Unité du dogme dans la diversité des Eglises locales" (cf. Justifications - Textes relatifs à la liturgie ; Publications).


Année liturgique

 

        L'année liturgique est une période de douze mois qui évoque les événements principaux de la vie du Christ et de la Théotokos, l'économie de notre salut, la vie des saints, etc. Elle comporte :

. un cycle de fêtes célébrées à dates fixes, selon le calendrier solaire (Annonciation, Noël,

Baptême du Christ, Dormition et Assomption de la Théotokos. fête des saints, etc.) ;

 

. un cycle de fêtes aux dates variables, selon le calendrier lunaire (Pâques, Ascension,

Pentecôte, etc.), déterminées par la date de Pâques qui est fixée au premier dimanche après la pleine lune qui suit l'équinoxe de printemps.

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Published by europe - dans Liturgies

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“Jamais, jamais, jamais,

ne laissez jamais quiconque vous dire qu’afin d’être Orthodoxe, vous devez aussi être Oriental.

L’Occident a eu la pleine Orthodoxie mille ans durant, et sa vénérable Liturgie est bien plus ancienne que n’importe laquelle de ses hérésies.”

Saint Jean Maximovitch

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