Posted in News on mai 30, 2011

Au milieu des bouleversements en Égypte depuis Janvier, les rapports ont commencé à émerger au sujet d’une poussée des disparitions de jeunes filles coptes. Un prêtre au Caire estime qu’au moins 21 jeunes filles, un grand nombre ayant 14 ans, ont disparu de sa seule paroisse.

Dans la plupart des cas, quand une jeune fille chrétienne qui avait disparu retourne dans sa famille, elle a été convertie à l’islam et mariée. Les autorités coptes ont même mis en place une série de refuges dans les monastères pour gérer le nombre croissant de jeunes filles qui souhaitent retourner dans leurs familles et dont beaucoup ne sont pas acceptés par ces dernières.

Mais un problème plus grave pour ces femmes est que leur conversion à l’Islam est irréversible.

La religion est mentionnée sur les documents d’identité égyptienne et même si la loi laïque prévoit des réversions, en vertu de la croissance et de la puissance de la charia, elles sont très difficiles à obtenir.

Cette situation n’est pas propre à l’Égypte. Il y a eu des rapports cohérents de filles contraintes à la conversion islamique et au mariage en Inde, Pakistan et Sri Lanka.

Que beaucoup de ces filles soient d’abord des fugueuses ne fait aucun doute. Toutefois, il est également prouvé qu’un grand nombre sont converties et mariées contre leur gré. La situation a été documentée dans un rapport controversé publié en 2009 sur la conversion et le mariage forcé des femmes coptes, par le Christian Solidarity International, mouvement basé aux États-Unis. Les auteurs sont l’américaine Michele Clark et la copte égyptienne Nadia Ghaly, basée à Melbourne.

Entre 2005 et 2008 les chercheurs ont interrogé 50 femmes, pour la plupart âgés entre 14 et 25, qui avaient décidé de retourner dans leurs familles. Toutes affirment avoir été trompées, contraintes ou violées, converties à l’islam et mariées. La plupart des personnes interrogées ont essayé de se reconvertir à leur identité chrétienne, avec un succès limité, voire nul. Les conclusions du rapport ont été imprimées dans plusieurs publications importantes, dont le magazine Forbes.

Depuis le printemps que l’on appelle arabe, et les émeutes qui ont suivies dans les églises chrétiennes, les auteurs tentent d’apporter l’objet d’une conversion forcée et le mariage a une plus grande importance.

Les deux groupes vivent en situation très fermée, très traditionnelle, avec des vies séparées et les normes entourant le mariage et le sexe sont presque médiévales, dit Ghaly. Ainsi, par exemple, il n’est pas rare pour une jeune fille chrétienne d’une famille pauvre de fuir un mariage arrangé. Pourtant, une forte proportion de ces femmes accepte la coercition, voire le viol, malgré la honte qu’une telle plainte fera porter sur sa famille.

Beaucoup prétendent qu’elles ont été traitées comme de véritables esclaves. Les personnes qui ont pu s’enfuir ne pouvaient pas amener leurs enfants. Ghaly affirme que cela est plus que manifeste de l’oppression religieuse, et équivaut à « une forme de génocide culturel ».

Elle cite un document publié par Human Rights Watch en Novembre 2007, qui dit que même si les femmes coptes peuvent obtenir le divorce de leur mari musulman, celles qui souhaitent revenir au christianisme « se voient répondre un refus et le harcèlement de l’état civil relevant du ministère de l’Intérieur ».

Selon la charia, la reconversion est considérée comme une apostasie punissable de mort.


(via JSS News)