Voici une analyse d’hier de Fil Rouge (Portes Ouvertes) que je partage. Je m’étais d’ailleurs interrogé ici dans une réponse au commentaire d’un lecteur : « L’affaire Rimsha Masih deviendrait-elle un moment “pivotal” ? ». Cela se pourrait. Et ce serait tant mieux. D.H.
L’affaire Rimsha, mettant en cause une mineure handicapée et analphabète a créé une cassure dans la « chape de silence » qui entoure la loi sur le blasphème au Pakistan. Ces dernières années, plusieurs personnalités ont été tuées pour s’être élevées contre cette loi créant un climat de terreur, empêchant toute critique publique.
Mais cette fois-ci quelque chose a changé : Le président du Conseil des oulémas pakistanais lui-même a déclaré que le cas de Rimsha avait ouvert les yeux des Pakistanais sur les dérives perpétrées au nom de la loi sur le blasphème ! Une partie de la population pakistanaise a été indignée et de nombreuses personnalités politiques et religieuses ont osé réagir publiquement, appelant à un meilleur encadrement de cette loi, souvent utilisée pour régler des conflits d’intérêt et solder des vengeances personnelles.
C’est à présent au tour de l’imam qui l’a accusée, d’être entendu par la justice avec le même chef d’accusation que Rimsha. Selon deux témoins, il aurait lui-même placé les pages du Coran parmi les papiers à moitié brûlés, dans l’objectif, en provoquant des troubles, de chasser les familles chrétiennes de cette banlieue d’Islamabad.
Sa mise en détention provisoire va permettre la libération de Rimsha, qui, si tout se passe bien, devrait intervenir le 7 septembre.
Source : Portes Ouvertes